Dans la brume écarlate – Nicolas Lebel

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Après l’excellent polar « De cauchemar et de feu » (chronique) sur les prémices de la révolte nord-irlandaise, Nicolas Lebel nous offre « Dans la brume écarlate » son nouveau roman.

Écarlate voulant dire rouge vif, on est déjà dans le polar ! L’intrigue de ce nouvel opus se passe à Paris dans le XIIème. Les thèmes abordés sont la disparition de femmes, les migrants et le vampirisme. Ces sujets ne m’ont pas parus inconnus car déjà lus dans d’autres ouvrages. Mais traités ensemble dans un même roman, c’est une première.

J’ai bien aimé la structuration du roman avec ses trois histoires en parallèle. On se pose beaucoup de questions mais il faudra un peu de patience pour parvenir à éclaircir ces différents mystères dont voici une liste non exhaustive : la disparition de femmes, la découverte de sang en grande quantité, le ou les coupables des meurtres.

En effet, plusieurs pistes seront suivies avec autant de coupables potentiels. On se dirige vers un polar qui se résout pièce après pièce comme un puzzle. Une vue d’ensemble sera nécessaire pour comprendre les réels enjeux.

N’oublions pas les personnages qui sont l’âme de ce roman. Ils sont dotés de caractères forts et traversent ce récit avec un soif de vengeance ou de justice. Il y a des hommes et des femmes mais ces dernières ont souvent un statut de victimes. Où est le mal ? Où est le bien ? Surtout si l’on touche à un membre de votre famille ?

Quel plaisir de retrouver l’univers et l’humour grinçant du capitaine Mehrlicht aux commandes de cette nouvelle enquête. Sans oublier les lieutenants Dossantos et Sophie Latour. Attention aux spoilers sur la vie de nos policiers si vous n’avez pas lu le précédent polar « De cauchemar et de feu » de Nicolas Lebel.

Pour finir, merci à l’auteur pour son hommage à Céline Dion qui ne laissera personne indifférent !

Plongez dans la brume écarlate de ce roman. Vous ne le regretterez pas !

Sortie le 27 mars 2019 – Éditions Marabout – 320 pages

De cauchemar et de feu – Nicolas Lebel

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Sortie : le 3 mai 2017

Après avoir beaucoup apprécié son dernier polar « Sans pitié, ni remords », je dois vous dire que c’est avec un plaisir non dissimulé que j’ai retrouvé la verve et la plume de Nicolas Lebel dans son nouvel opus « De cauchemar et de feu ».

Aujourd’hui, Nicolas Lebel nous offre un polar entre passé et présent. Il nous explique de l’intérieur le conflit nord irlandais et nous entraîne dans une nouvelle enquête pour meurtre à Paris de nos jours.

L’HISTOIRE

Irlande du Nord, avril 1966 : nous sommes témoins de l’émergence d’un conflit en Irlande du Nord, entre les catholiques nationalistes minoritaires dans cette partie du pays et les loyalistes anglais. Un conflit qui durera trente ans.

Paris, mars 2016 : une personne apparentée au mouvement nationaliste irlandais, l’IRA (Armée Républicaine Irlandaise), est retrouvée assassinée dans un pub. Le capitaine Mehrlicht et son équipe composée des lieutenants Latour et Dossantos sont chargés de l’enquête. Ceux-ci doivent savoir rapidement s’il s’agit d’un règlement de compte ou d’une potentielle menace terroriste.

MON AVIS

Le fait d’aborder deux époques dans deux pays différents, en alternant les récits, m’a permis d’être totalement immergé dans l’histoire et d’avoir une réelle empathie pour les personnages passés et présents.

Mais l’intrigue est moins fluide et moins rapide que dans « Sans pitié, ni remords » qui se passait entièrement à Paris. C’est le revers de la médaille.

L’enquête pour meurtre à Paris m’a permis de renouer avec la vie personnelle du capitaine Daniel Mehrlitch qui vit seul avec son fils et de ses lieutenants Sophie Latour et Mickael Dossantos. Le passé de Dossantos va réapparaître pour son plus grand malheur. J’ai aimé revoir ces personnages qui restent attachants.

J’ai goûté avec délice l’humour de Nicolas Lebel, grâce au capitaine Mehrlicht, l’homme à la tête de grenouille, qui nous pond des fulgurances mémorables ! J’ai adoré le voir s’acharner contre sa nouvelle stagiaire, le lieutenant Reinier, fraîchement débarquée de sa province natale.

La partie en Irlande du Nord sur la vie des habitants m’a appris des choses. J’ai vu ces hommes, ses femmes et ses enfants en proie à un  dilemme intérieur : soit rester dans une manifestation pacifique face au pouvoir anglais ou rejoindre un groupe de résistance active contre l’armée anglaise.

J’ai beaucoup aimé le style de Nicolas Lebel qui sait adapter son langage aux époques et aux personnes. L’humour de l’auteur est toujours présent dans ses polars et j’espère qu’il perdurera. L’action et le suspense sont toujours là, rassurez-vous !

Pour conclure, je remercie l’auteur pour ce très beau polar nord irlandais dépaysant et enrichissant. Ce polar allie Histoire et suspense et peu de gens peuvent se targuer de réussir un tel exploit.

4ème de Couverture

Paris, à quelques jours du dimanche de Pâques.

Un homme d’une soixantaine d’années est retrouvé assassiné dans un pub parisien, une balle dans chaque genou, une troisième dans le front. L’autopsie révèle sur son corps une fresque d’entrelacs celtiques et de slogans nationalistes nord-irlandais. Trois lettres barrent le haut de son dos : IRA. Le capitaine Mehrlicht fait la grimace. Enquêter sur un groupe terroriste en plein état d’urgence ne va pas être une partie de plaisir. Pourtant, le conflit irlandais semble bien s’inviter à Paris…Nicolas Lebel nous entraîne sur la piste d’un tueur pyromane, un monstre né il y a plus de quarante ans au cœur des violences de la guerre civile, qui vient rallumer les feux de la discorde dans les rues de la capitale.

BIOGRAPHIE

nicolas lebel2016Après quelques allers-retours aux quatre coins du globe, Nicolas Lebel est aujourd’hui enseignant dans un lycée de l’Est parisien.

Passionné de littérature et de linguistique, il publie en 2013 L’Heure des fous, puis Le Jour des morts (2014) et Sans pitié ni remords (2015), romans policiers caustiques où histoire, littérature et actualités se mêlent. Des romans noirs qui interrogent la société française contemporaine avec humour et cynisme, dont le ton est souvent engagé, et le propos toujours humaniste.

 

Sans pitié, ni remords – Nicolas Lebel

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L’histoire commence par les obsèques de Jacques Morel, un très bon ami de Mehrlicht. Un notaire parisien remet à Mehrlicht une enveloppe de la part de Jacques Morel. Pour l’ouverture de cette enveloppe, un responsable de la Police de l’Art est présent. L’enveloppe contient un diamant brut qui est aussitôt identifié comme l’œil d’une statue dérobée au Musée des Arts d’Afrique et d’Océanie dix ans plus tôt.

Cette statue a pour nom « le Gardien des Esprits » et est recherchée par la Police des Arts de Paris. Comme le défunt Jacques Morel est accusé dans cette affaire, Mehrlicht fera tout pour innocenter son ami et honorer sa mémoire. Le capitaine sera prêt à se lancer dans une chasse au trésor et à déchiffrer des énigmes.

Parallèlement à cela, les lieutenants Latour et Dossantos sont appelés pour constater un suicide puis assistent à la défenestration  d’une femme. Que se passe-t-il ?

Ces deux enquêtes, menées de front par Mehrlicht et son équipe, apporteront leur lot de questions et il faudra y répondre rapidement. Car le temps joue contre eux et tout va très vite…

 MON AVIS

Nicolas Lebel nous sert un polar très noir et nous plonge dans le milieu de l’Art. Il pointe les dérives du système. Que se soit l’exposition de statues africaines par des musées français ou le vol caractérisé d’œuvres d’art.

Pour son troisième opus, Nicolas Lebel a frappé très fort. Il nous embarque dans une enquête qui va à cent à l’heure et qui ne compte pas ses morts ! On passe par toutes les émotions avec notre capitaine Mehrlicht et son équipe.

L’auteur sait nous mettre sous tension en faisant intervenir des protagonistes prêts à en découdre avec la Police. D’ailleurs ceux-ci s’affranchissent des règles et ont leurs propres codes.

Il va y avoir du sport, de l’humour et des scènes très noires ! Il va falloir s’accrocher au fauteuil durant cette chasse à l’homme !

Nicolas Lebel possède un style personnel et reconnaissable. En plus de l’humour, il manie très bien la langue française et nous donne à lire un peu de poésie. Cela nous fait chaud au cœur et l’on en a bien besoin.

En effet, dès l’intermède fini, les hostilités reprennent et ça envoie du lourd ! Vous aurez votre dose d’adrénaline et les scènes d’actions seront violentes. Planquez vous bien !

Merci à Nicolas Lebel pour ce très bon polar noir ! Et vous, chers lecteurs, plongez vous dans l’univers de cet auteur, vous ne le regretterez pas !

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EXTRAITS

« T’aurais pas un flingue à me prêter ? C’est pour un prêtricide… Je vais lui greffer un aller simple en plomb pour l’au-delà, un billet première classe Paris-Saint Pierre sans correspondance. Et histoire qu’il soit en règle pendant le voyage, je vais lui poinçonner la chasuble aux six-coups. Après, on jette le corps dans le trou, ni vu ni connu… »

« Il paraît qu’ils ont créé un CAP de cuisine où les gamins apprennent à réchauffer les barquettes ! T’entends ça ? Un cuistot, maintenant, c’est un type qui sait mettre un surgelé au four ! Putain… Tu dis « vinaigrette » à un cuisinier aujourd’hui, pour lui, tu parles de chimie ! Il cherche les ingrédients dans le tableau de Mendeleïev ! »

BIOGRAPHIE

nicolas lebel2016Nicolas Lebel est linguiste, traducteur et enseignant. Il est également auteur de romans policiers. Nicolas Lebel a fait des études de Lettres et d’anglais puis il s’est orienté vers la traduction.

Il est parti en Irlande quelque temps avant de devenir professeur d’anglais. Il enseigne aujourd’hui dans un lycée parisien.

En 2013, il publie aux Éditions Marabout « L’Heure des fous », en 2014, « Le Jour des morts », puis en 2015, « Sans pitié, ni remords ».