La Disparation d’Adèle Bedeau – Graeme Macrae Burnet

adele bedeau photo

Je dois avouer que ce livre « La Disparition d’Adèle Bedeau » de Graeme Macrae Burnet m’a déçu car j’en attendais autre chose. Mon avis sera donc très mitigé.

4ème de Couverture

L’évidence n’est pas toujours la vérité.

Manfred Baumann est un solitaire. Timide, inadapté, secret, il passe ses soirées à boire seul, en observant Adèle Bedeau, la jolie serveuse du bar de cette petite ville alsacienne très ordinaire. Georges Gorski est un policier qui se confond avec la grisaille de la ville. S’il a eu de l’ambition, celle-ci s’est envolée il y a bien longtemps. Peut-être le jour où il a échoué à résoudre une de ses toutes premières enquêtes criminelles, qui depuis ne cesse de l’obséder. Lorsque Adèle disparaît, Baumann devient le principal suspect de Gorski. Un étrange jeu se met alors en place entre les deux hommes.

Une affaire en apparence banale, des vies, une ville, qui le sont tout autant… Graeme Macrae Burnet nous démontre ici avec une incroyable virtuosité que la banalité n’existe pas : elle est la couverture de l’inattendu. À la façon des grands maîtres du noir, de Simenon à Chabrol, il transfigure avec un incroyable talent l’histoire de ses deux héros, paralysés par un passé mystérieux, dont la délivrance réserve bien des surprises.

Ce que j’en pense…

N’ayant lu aucun avis sur ce livre, j’ai été fortement surpris par le choix de l’auteur sur le déroulement de cette enquête sur la disparition d’une serveuse travaillant dans un bar d’une petite ville alsacienne.

Ayant lu déjà plusieurs thrillers ou polars traitant de ce thème, je m’attendais à ce que l’enquête sur la disparition d’Adèle Bedeau soit au cœur de ce livre. J’espérais de nombreuses pistes ou indices permettant à l’enquête d’avancer. J’espérais de l’action, de la tension tout au long de ces 280 pages.

Mais l’auteur en a décider autrement. Celui-ci a privilégié la description des personnages vivant dans cette petite ville alsacienne. Il a souhaité nous décrire le quotidien de Manfred Baumann responsable d’une agence bancaire et du policier Georges Gorski.

Pendant plus de 200 pages, le lecteur n’apprend rien de nouveau sur l’enquête qui est au point mort. Pas d’indice, personne n’a rien vu. Seul le quotidien du principal suspect Manfred Baumann nous est raconté jour après jour. Quelques flash-back nous permettent de connaître le passé tourmenté de Manfred et du policier Gorski.

Pendant ma lecture, j’ai suivi les errements de Manfred, persuadé d’être épié par les habitués du bar où celui-ci se rend tous les jours. J’ai été témoin de ses doutes. Le policier Gorski l’a interrogé plusieurs fois sur ses faits et gestes le jour de la disparition de cette serveuse et s’il avait vu un inconnu rôder dans le coin. Mais Manfred n’a rien vu et n’est accusé de rien pour le moment.

J’ai trouvé ce livre d’une lenteur extrême à la limite de l’ennui. Et cela, malgré l’excellent style de l’auteur. J’ai été heureux d’arriver au bout de ce livre afin de découvrir le dénouement de cette affaire qui arrive dans les toutes dernières pages.

Ce n’est pas mon style de livre car trop lent et trop peu d’événements nouveaux pour relancer l’intérêt du lecteur. Mais vous qui savez maintenant comment est structuré ce livre, la donne change. Vous pourrez plus facilement apprécier ce suspense qui prend son temps. Le dénouement est intéressant. Et le style de l’auteur est très bon.

Nulle part sur la terre – Michael Farris Smith

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Une femme marche seule avec une petite fille sur une route de Louisiane. Elle n’a nulle part où aller. Partie sans rien quelques années plus tôt de la ville où elle a grandi, elle revient tout aussi démunie. Elle pense avoir connu le pire. Elle se trompe.

Russel a lui aussi quitté sa ville natale, onze ans plus tôt. Pour une peine de prison qui vient tout juste d’arriver à son terme. Il retourne chez lui en pensant avoir réglé sa dette. C’est sans compter sur le désir de vengeance de ceux qui l’attendent.

Dans les paysages désolés de la campagne américaine, un meurtre va réunir ces âmes perdues, dont les vies vont bientôt ne plus tenir qu’à un fil.

Très bon roman noir sur les oubliés du rêve américain. Michael Farris Smith dans « Nulle part sur la terre » nous décrit la vie de gens qui n’ont pas eu de chance. La première partie du livre est très sombre et dure (accrochez-vous), la seconde est plus lumineuse et donne un peu d’espoir à cet homme et à cette femme dont les destins se croisent. Deux êtres cabossés par la vie. Un très beau roman servi par une très belle plume. Un livre qui ne peut laisser indifférent.

Michael Farris Smith possède en effet un style et un talent d’évocation totalement singuliers qui vont droit au cœur du lecteur. Avec ces personnages qui s’accrochent à la vie envers et contre tout, il nous offre un magnifique roman sur la condition humaine, qui ne quittera pas nos esprits avant longtemps.

  Biographie

chris jenkins credit photoMichael Farris Smith est un écrivain américain originaire du Mississipi dont le travail et la personnalité sont fortement marqués par son ancrage territorial dans le Sud des États-Unis. Si ses voyages en France et en Suisse inspirent son premier roman, The Hands of Strangers (2011), son second récit, Une pluie sans fin (Super 8 éditions, 2015), fresque post-apocalyptique qui dépeint un Mississipi dévasté par des intempéries diluviennes, a été salué pour l’originalité et l’intensité de sa langue.

Avec son nouveau roman Nulle part sur la terre, Michael Farris Smith continue de construire une vision littéraire unique, dépositaire de toute l’aridité, la poésie et l’humanité qui rythme l’existence sudiste. Michael Farris Smith vit aujourd’hui à Oxford, dans le Mississipi avec sa femme et ses deux filles. « The fighter » sortira en mars 2018.

Un cœur sombre – R.J. Ellory

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Sortie : 1er octobre 2016

Dans « Un cœur sombre », son dernier opus, R.J. Ellory nous plonge dans la tête d’un anti-héros, flic de son état, accroc à l’alcool et aux pilules en tout genre.

Ce flic, Vincent Madigan, s’est laissé corrompre par un certain Sandià, une figure de la pègre d’East Harlem, en échange d’informations qui permettent de résoudre nombre de ses enquêtes.

Vincent Madigan a aussi contracté une dette d’argent importante auprès de Sandià qu’il doit rembourser rapidement.

Car Sandià n’est pas un tendre et n’attendra pas éternellement. Sans une solution rapide, la vie de Madigan risque d’être écourtée.

Madigan est un flic tourmenté par ses émotions. Ces choix le poussent vers le côté obscur, quitte à lui faire perdre son âme humaine. Celui-ci agit en voyou prêt à tout pour se couvrir.

Tuer des gens ne lui fait pas peur mais lui donne mauvaise conscience. Il noie ses contradictions et ses doutes dans l’alcool, ses peurs disparaissent grâce à l’absorption de   cocktails de médocs. Poussé à agir, Madigan devra faire preuve d’une grande stratégie car il joue une partie d’échecs, seul contre tous, dont l’issue pourrait lui être fatale.

MON AVIS

Premièrement, je vous encourage vivement à ne pas lire la quatrième de couverture de ce roman de Ellory si vous souhaitez découvrir vous-mêmes l’histoire et les évènements premiers. En effet, ceux-ci sont déjà source d’une tension psychologique et d’un suspense certain, autant en profiter.

Dans ce roman noir, Ellory fait preuve d’une maîtrise totale de son intrigue qui coure sur presque 500 pages. J’ai lu ces pages avec une délectation particulière.

L’auteur nous dévoile les profondeurs de l’âme humaine et son récit  nous est offert sans longueur aucune et sans temps mort. L’action est présente tout au long du roman et des évènements inattendus relancent l’histoire.

J’étais en empathie avec Madigan et je l’ai suivi dans ses plans et ses actions douteuses. J’ai eu peur pour lui et je ressentais le poids de sa culpabilité. Peut-il changer le cours de son destin ?

Tous les individus qui apparaissent dans cet univers possèdent une personnalité forte et un caractère bien trempé. Ils sont vrais. C’est la force de ce roman et le style de l’auteur  fait le reste.

Le personnage de Vincent Madigan pratique d’une main le mal mais essaie de se racheter une conduite en faisant le bien de l’autre. Il souhaite sa rédemption. Va-t-il l’obtenir ?

Vous le saurez en lisant ce bijou qu’est « Un cœur sombre » de R.J. Ellory qui pour moi est mon premier coup de cœur de 2017 !

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BIOGRAPHIE

avt_rj-ellory_7551R. J. Ellory, soit Roger Jon Ellory, est un écrivain britannique, auteur de romans policiers et de thrillers.

Il a été un temps guitariste du groupe de rock « The Manta Rays », avant de se tourner vers la photographie. Il commence à écrire en 1987, mais il devra attendre 2003 pour que son roman, « Candlemoth » (Papillon de nuit, édité en français en 2015), soit publié.

On peut citer parmi ses œuvres : « Vendetta » (A Quiet Vendetta, 2005), « Seul le Silence » (A Quiet Belief in Angels, 2007), « Les Anonymes » (A Simple Act Of Violence, 2008) ou encore « Les Anges de New York » (Saints of New York, 2010).

R.J.Ellory est lauréat du prix Nouvel Obs/BibliObs du roman noir 2009 pour « Seul le silence ». Aujourd’hui il se consacre pleinement à son écriture et à la musique avec son groupe de blues, « The Whiskey Poets ».

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