Oublier nos promesses – Elsa Roch

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Après l’excellent polar rural « Ce qui se dit la nuit », Elsa Roch opère un virage à 180 degrés avec « Oublier nos promesses » publié chez Calmann-Lévy. Elle nous emmène à Paris pour un polar dans les quartiers chauds de la capitale. Un polar sombre avec le retour du commissaire Amaury Marsac dans une toute nouvelle enquête.

Ce que j’en pense…

Elsa Roch ancre son intrigue autour de deux thématiques : le syndrome de stress post-traumatique ou SPT et la traite des êtres humains. Ce sont des thèmes que l’auteure souhaite mettre en lumière par son métier de psychologue spécialisée dans les troubles autistiques et les addictions.

Dans ce polar, nous ferons la connaissance d’un officier français, de retour de mission d’Afghanistan, avec ses fantômes, ayant du mal à se réadapter à la vie normale. Il a dû pendant de nombreuses années se forger une carapace, prêt à réagir à toute attaque, quitte à développer une paranoïa. Ses cauchemars le hantent et sont remplis de cadavres d’êtres humains massacrés par la guerre. Il a dû utiliser la violence dans son métier de soldat, mais aujourd’hui, ce comportement n’est plus adapté.

La traite des êtres humains, et notamment le commerce des femmes, prend une place importante dans ce récit. On promet à ces femmes un avenir meilleur dans un autre pays, mais la réalité est toute autre… On les force à se prostituer pour payer le prix de leur voyage pris en charge par des passeurs. Mais avant, on les dresse pour que celles-ci soient dociles. Une brutalité sans nom.

Dès le prologue, Elsa Roch donne le ton et nous sommes les témoins d’une violence crue et inhumaine. La suite nous permet de reprendre nos esprits et nous redonne un peu d’oxygène après toutes ces émotions.

L’intrigue de ce polar, qui débute avec le meurtre d’une journaliste, Emma Loury, est traitée d’une manière plus classique mais avec la plume poétique de l’auteure. Le fiancé de la victime, Jérôme, est un traumatisé de la guerre. Celui-ci disparaît dans la nature, à la recherche du meurtrier de sa compagne. Serait-il impliqué ? Il doute de ses actions passées.

Le commissaire Marsac prend l’enquête en main sur l’homicide de la journaliste. Marsac est un homme brisé par un drame familial et sa vie privée est à la dérive. Ce meurtre est d’une extrême cruauté. Qui est à l’origine de ce massacre ?

Je vous laisse découvrir ce polar d’une âpreté rare, que l’auteure adoucie par son écriture poétique. J’ai aimé le portrait de Paris, la ville noctambule, esquissé par petites touches, comme la palette d’un peintre. La psychologie des personnages est bien développée et nous les rend attachants.

C’est avec joie que je me suis laissé porter par la plume d’Elsa Roch. Celle-ci a rendu captivante cette intrigue que j’ai suivi jusqu’à son dénouement. Ce second opus me conforte dans le talent de cette auteure. Un plaisir que je vous laisse savourer !

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DANS PARIS, LA NUIT, UN FLIC ET DES VIES BRISÉES.

Emma Loury aimait les causes perdues et dangereuses. Emma vient d’être découverte, sauvagement assassinée, dans son appartement du IVe arrondissement. Son amant, un officier français de retour d’Afghanistan, s’est enfui. Le coupable idéal.

Le commissaire Marsac se plonge dans cette enquête avec rage : de l’avis de tous, Emma était une personnalité solaire et une excellente journaliste indépendante, qui se battait pour les femmes et contre la  traite des êtres humains. Marsac se demande si la vraie raison de sa mort ne serait pas là. Mais alors pourquoi son compagnon a-t-il fui ?

Jérôme a fui parce qu’Emma était toute sa vie, son dernier lien avec ce monde qu’il ne comprend plus. Il a fui parce qu’il est malade, plongé dans un syndrome post-traumatique, flirtant avec la folie. Il veut massacrer l’assassin comme Emma a été massacrée.

S’engage alors une double chasse à l’homme dans un Paris insoupçonné, en proie aux trafiquants. Jérôme combat le mal par le mal et Marsac par la loi. Qui retrouvera le meurtrier d’Emma ?

Oublier nos promesses Elsa Roch – éditions Calmann-Lévy – Sortie : 7 février 2018

 

 

Ce qui se dit la nuit – Elsa Roch

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Sortie : 8 février 2017

Après avoir failli déraper sur une affaire d’infanticide, le commissaire Amaury Marsac est prié par son patron, chef de la P.J. parisienne, de se mettre au vert une semaine. Amaury doit prendre du recul et réfléchir loin de son bureau de Paris.

Tout oublier après le cadavre de trop, vingt ans dans la police à collectionner les «ides» : homicides, infanticides, parricides… A peine quadragénaire, le commissaire Amaury Marsac a l’impression de porter mille ans de noirceur sur ses épaules.

Il part donc se ressourcer dans le village de son enfance, au cœur de la Vallée Noire, dans l’Indre, terre de bocages et de brumes.

Mais le jour de son arrivée, alors qu’il hésite à reprendre contact avec Elsa, son amour de jeunesse qu’il n’a pas vue depuis dix ans, une vieille dame est retrouvée morte dans une maison délabrée. Cette femme, c’est Marianne, une des âmes bienveillantes de son enfance. Marianne a été égorgée et tondue. Horrifié, Marsac s’impose dans l’enquête.

Nous avons là un polar rural qui flirte avec la sorcellerie. Bienvenue dans le village où les rumeurs se propagent à la vitesse d’un cheval au galop.

Ici, lorsqu’un évènement inhabituel survient, tout le monde à son avis sur la question. Les superstitions sont bien ancrées dans l’esprit des gens et si plusieurs faits étranges se produisent, on crie à la malédiction.

On a vite fait de trouver des boucs émissaires ou des coupables à ce meurtre violent sans se soucier de l’enquête policière en cours.

Les passions amoureuses se mêlent à tout ça et la jalousie n’est pas loin. Marsac va s’en rendre compte rapidement lorsqu’il va s’approcher d’Elsa et va devoir composer avec ses rivaux.

L’auteure, Elsa Roch, nous charme par son style léger et poétique. Ces personnages sont fouillés et vrais. On apprend à connaître ces hommes et ces femmes de ce village grâce à leurs pensées, leurs actions et leurs certitudes.

Ce polar rural, plein de suspense, se déguste comme un fruit. Il est à la fois acide et rafraîchissant. Il est surprenant, attachant, vénéneux. J’ai eu plaisir à le lire et je le conseille à tous ceux qui aiment ce genre d’ambiance.

Un grand merci à Elsa Roch et aux éditions Calmann-Lévy pour cette magnifique découverte.

BIOGRAPHIE

AVT_Elsa-Roch_1157Elsa Roch écrit depuis son enfance, de la poésie d’abord. À l’adolescence, une rencontre  change sa vie, celle de Salomé, 3 ans, une petite fille autiste dont elle s’occupe pendant tout son temps libre.

C’est ainsi que naît sa première vocation, et qu’elle devient  psy, avec pour spécialisation les troubles autistiques, ceux de l’adolescence, et les addictions.

Parallèlement elle écrit toujours, mais se sent à l’étroit désormais en poésie, car elle veut explorer une à une les failles de l’être humain, différemment…. La découverte de Lehane, James Lee Burke, Fred Vargas… est un déclic.  Désormais elle écrira des polars. « Ce monde est le mien. Il concentre tout. La vie, l’amour, la mort. » Elle vit près de Grenoble.

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